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Comment la garde à domicile à temps plein peut-elle contribuer à la relance de l'économie ?

Moyennant 3 mesures simples, la garde à domicile à temps plein peut contribuer elle aussi à la relance de l'économie française

Plus sécurisée que les établissements d’accueil (crèches ou micro-crèches) face au risque de contamination, plus confortable pour le travail ou même parfois le télétravail des parents 😉, la garde à domicile à temps plein présente de nombreux avantages par rapport au monde « post Coronavirus ». Elle a néanmoins un prix nettement supérieur aux établissements ou à l’assistante maternelle. Du fait de ce coût (1400€ à 1500€ par mois quel que soit le nombre d’enfants gardés au domicile, vs 500 € par enfant en crèche ou chez une assistante maternelle) et malgré l’envie de nombreux parents, seule une catégorie privilégiée des français utilise aujourd’hui une garde à domicile à temps plein, généralement pour plusieurs enfants (2 à 3 enfants) ou via une garde partagée (deux familles partagent alors le salaire de la garde à domicile). En conséquence, du côté des intervenants, un poste de garde à domicile à temps plein est un graal malheureusement rare malgré les aspérités et les formations qualifiantes suivies (CAP AEPE majoritairement).

Alors que faire ? Le contexte sans précédent que nous traversons et le besoin de trouver des leviers pour relancer notre économie sont l’opportunité de faire quelques propositions simples, bénéfiques à de nombreux niveaux et qui peuvent être rapidement mises en oeuvre :

  1. La mise en place plus rapide de la contemporanéité du crédit d’impôt :
    1. La contemporanéité du crédit d’impôt est déjà en test en 2020 sur d’autres services à domicile. Dans le cas d’une garde à domicile à temps plein, elle permettrait de ne plus faire peser une avance de trésorerie lourde pour les parents (2000€/mois environ) ;
  2. Un déplafonnement du crédit d’impôt (limité à 7500 euros /an) afin que les parents ne supportent réellement que 50% des dépenses dans le cas d’une garde à domicile à temps plein :
    1. Cela permettrait de rendre beaucoup plus accessible ce mode de garde : Le coût de revient mensuel diminuerait de près d’un tiers, (il serait alors réduit autour de 1000€). Pour la garde d’un seul enfant, cela reste un budget, mais pour la garde de deux ou trois enfants d’une même famille (un enfant de moins de 3 ans non scolarisé et une garde périscolaire) ou en garde partagée (où le coût de revient serait alors de moins de 500€ mensuel par famille), nul doute que le rapport sécurité-qualité-confort-prix inciterait de nombreux parents à mettre en place ce mode de garde.
  3. Un encadrement renforcé et une formation obligatoire pour les gardes à domicile de jeunes enfants :
    1. Les personnels de crèches doivent répondre à des exigences de qualification. De même, une assistante maternelle doit répondre aux critères de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) et détenir un agrément pour exercer. En revanche, en gré-à-gré, il n’y a aucun contrôle  sur les qualifications de l’intervenant à domicile. Seules les sociétés spécialisées de services à la personne (comme Nounou Expert notamment) ont pour obligation de présenter du personnel répondant à un cahier des charges très strict établi par l’état. Pour la sécurité des enfants et la valorisation professionnelle du secteur, il serait bénéfique (et surtout normal) d’exiger pour la garde de jeunes enfants à domicile le passage obligatoire d’un examen ou d’une formation.

Rappelons enfin les impacts positifs multiples et variés du développement de la garde à temps à domicile :

  • Pour l’enfant : la garde à domicile à temps plein permet un éveil et un développement sur-mesure, un meilleur respect du rythme et de l’environnement de l’enfant. La sécurité au domicile serait par ailleurs renforcée en ne rendant uniquement accessible qu’à des personnes qualifiées.
  • Pour les parents : la garde à domicile à temps plein, c’est un confort, une souplesse et une capacité d’adaptation sans comparaison pour l’organisation personnelle et professionnelle des parents.
  • Pour les intervenants : un métier de garde à domicile à temps plein, c’est permettre à des personnes qui doivent cumuler souvent plusieurs employeurs/métiers et qui sont parfois en situation de précarité d’accéder à un métier stable et de percevoir une rémunération régulière et convenable.  Réserver l’exercice du métier de garde à domicile (à temps plein au moins) à des personnes ayant suivi une formation ou un examen obligatoire, c’est aussi une profonde marque de reconnaissance du métier et de son savoir-faire.
  • Pour l’état et l’économie : d’un point de vue organisationnel, dans les zones où la tension est forte, élargir l’accès à la garde à domicile à temps plein permet de libérer des places dans les crèches ou chez les assistantes maternelles. Sur le volet économique et social, un contrôle des qualifications à l’entrée pour la garde à domicile à temps plein permet de lutter contre le travail au noir. Faciliter l’accès à la garde à temps plein pour les parents, c’est créer des emplois, non délocalisables, et assurer l’entrée de cotisations sociales et patronales. Au niveau législatif enfin, avec la formation obligatoire, l’état a l’occasion d’harmoniser les règles par rapport aux autres modes de garde.